Si vous êtes né après les années 90 ou si vous n'êtes pas vraiment passionné par les régimes alimentaires, le nom "régime Montignac" pourrait ne pas vous dire grand-chose. Pourtant, cette méthode de perte de poids, qui a conquis des millions de personnes dans les années 80, suscite encore des débats aujourd'hui.
Les livres liés à la méthode Montignac se sont vendus à plus de 25 millions d'exemplaires. Fondée sur l'idée de privilégier les "bons" sucres et lipides tout en évitant ceux trop riches, cette approche a longtemps été considérée comme un véritable style de vie. Mais face à l’évolution des connaissances en nutrition, doit-on encore s’y fier ?
L'index glycémique au cœur de la méthode
La méthode Montignac repose sur l'index glycémique (IG) des aliments, c'est-à-dire leur impact sur le taux de glucose dans le sang. Selon Sybille Montignac, diététicienne et fille du créateur, il convient d’éviter les aliments à IG élevé—comme le pain blanc et les pommes de terre—et de favoriser ceux à IG bas.
Des experts, comme le professeur Jean-Michel Lecerf de l'Institut Pasteur, soulignent que le concept de l'index glycémique est bien fondé et reconnu, notamment pour son rôle dans la gestion des envies alimentaires et de la prise de poids. Les recherches confirment que les aliments raffinés et à IG élevé peuvent accroître le risque de maladies, bien que ce ne soit pas l'unique facteur à prendre en compte.
Le régime : entre mode de vie et restrictions
Malgré sa présentation comme un mode de vie, Montignac conserve l'étiquette de "régime". Les données indiquent qu'environ 15% des personnes suivant cette méthode le font surtout pour perdre du poids. La méthode se divise en deux phases: la première, plus restrictive, doit se poursuivre jusqu'à l'atteinte d'un poids souhaité, tandis que la seconde permet une alimentation plus variée, à condition de respecter les principes des "bons" aliments.
Cependant, certaines critiques persistent. En effet, comme l'a souligné le rapport de l'ANSES en 2010, aucun régime créant des restrictions alimentaires n'est véritablement équilibré, même si celui-ci présente des avantages en termes de nutrition. Les experts ont tendance à recommander des approches plus comportementales et personnalisées pour lutter contre le surpoids.
Une vision des aliments à repenser
La méthode Montignac se concentre sur le choix d'aliments sains, tout en mettant de côté les aliments transformés. Toutefois, cette vision dichotomique—bons contre mauvais aliments—est remise en question par de nombreux spécialistes. Ils avertissent que cette approche peut mener à des troubles alimentaires.
De plus en plus de diététiciens s'accordent à dire qu'il est inutile d'éliminer des aliments d'un régime, tant qu'ils sont consommés avec modération. Pour maintenir un poids stable et favoriser une bonne santé, il est conseillé de réduire les grignotages et les excès sucrés ou gras. Philippe Legrand, un expert en nutrition, nous rappelle qu'une personne en bonne santé n'a pas besoin d'éviter un aliment particulier pour ne pas compromettre son équilibre.







